Un peu d'histoire...

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Collec-Science : un besoin local, mais...

L'unité de recherche d'INRAE Écosystèmes aquatiques et changements globaux (EABX) prélève depuis des décennies des échantillons de différents types, dont certains étaient stockés dans du formol. En raison de sa dangerosité, le formol a été remplacé par de l'éthanol, mais ce dernier ne permet pas de conserver longtemps les échantillons : les chairs finissent par se dissoudre.

Au début des années 2010, la décision est prise de lyophiliser ces poissons : une salle dédiée à la lyophilisation est construite, dotée d'une grande armoire dotée de dizaines de tiroirs. Le directeur demande alors à l'administrateur des données de l'unité, Éric Quinton, de mettre en place un logiciel pour gérer plus facilement les échantillons.

"Facile, pense l'administrateur : la récolte des échantillons est une opération courante dans l'ensemble des laboratoires de recherche, un logiciel open-source, sécurisé, existe forcément !"

Hélas, après des mois de recherche, force est de constater qu'il n'existait alors rien qui répondait au besoin, tout en étant open-source pour des questions de pérennité. Décision est alors prise de créer un logiciel, qui deviendra Collec-Science.

Le projet a démarré très vite en s'appuyant sur des contacts noués localement, d'une part avec EPOC, à Bordeaux, qui avait déjà travaillé sur la partie "magasinage" des échantillons et avait testé des douchettes et des imprimantes à étiquettes, et d'autre part avec le LIENSs, à La Rochelle : Christine Plumejeaud était alors en charge d'une mission pour le réseau des zones ateliers destinée à fiabiliser la gestion des échantillons !

Christine et Éric, de fait le développeur principal de l'application, ont travaillé d'arrache-pied à partir de 2016 pour définir les besoins initiaux et créer le logiciel. Dans le cadre de sa mission, Christine a pris son "bâton de pèlerin" pour promouvoir Collec-Science et aider à son déploiement. En parallèle, Wilfried Heintz, alors à l'Inra à Toulouse, montait une plate-forme permettant d'héberger les instances des laboratoires qui ne disposaient pas des ressources informatiques nécessaires pour le mettre en place localement.

Au début des années 2020, suite au développement et au déploiement du logiciel, un comité de pilotage est mis en place. Il se réunira plusieurs fois, avant que le COVID ne mette un frein à son activité.

Aujourd'hui, la plate-forme d'INRAE Toulouse héberge une petite trentaine d'instances pour répondre au besoin de laboratoires soit d'INRAE, soit d'autres instituts, comme le CEFE ou le LIENSs. On peut estimer qu'au moins une quarantaine d'instances ont été déployées, tant en France qu'à l'étranger.